Un tignon (ou maré tèt en créole aux Antilles1) (prononcé et parfois écrit tiyon) est une coiffe ou un foulard noué sur la tête en forme de turban par les femmes créoles de Louisiane pendant la période coloniale et qui perdure parfois jusque nos jours. Cette habitude résulte de lois somptuaires édictées en 1785 par le gouverneur Esteban Rodríguez Miró, appelées « loi tignon ». Cette loi imposait aux gens de couleur la manière de se vêtir dans la société coloniale afin de ne pas faire de l’ombre aux Blancs. Le soin que les femmes noires apportaient à leurs coiffures leur a valu d’attiser la colère de l'élite bien-pensante de l’époque. Les belles créoles étaient parfois les « placées » d’hommes blancs et éveillaient la jalousie et la colère des épouses légitimes ou fiancées potentielles.
Par conséquent, le gouverneur Miró décide que les femmes de couleur, esclaves ou libres, devaient couvrir leurs cheveux et s’abstenir de toute « attention excessive à l’habillement », en particulier le port de bijoux, de plumes et autres colifichets. Les lois tignon furent une manière de marquer leur différence et leur infériorité par rapport aux femmes blanches, et de les contrôler. Le but est de maintenir visibles les écarts de classes sociales. Toutefois, elles ont contournèrent ingénieusement l’interdiction en se parant de magnifiques bandeaux souvent en madras de couleurs vives non moins remarqués3.

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L'histoire de la coiffe :
Période de l’esclavage
Les esclaves sont tête nues, les hommes portent un chapeau le dimanche (rarement). Le père DUTERTRE mentionne : " Ils mettaient sur leurs têtes des cordons de coton ou ils se font raser la tête en dessinant des figures.
Assez tôt les esclaves de maison (hommes et femmes) portent des turbans qui les jours de fête peuvent être luxueux. Les libres de couleurs se démarquent des esclaves en ayant des coiffes parfois extravagantes. La coiffe favorite des femmes libres de couleur est un mouchoir d’Inde (madras) qu’elles nouent autour de leur tête ou une bamboche (sorte de turban conique, sur lequel il y a parfois un chapeau).
![]() anglais : le vrai madras était fait avec des fibres de bananier et de fils de coton. Les premiers se filent difficilement et peuvent se casser si ondes tord trop fort ; quand on seconds , ils sont plats. Les cotons filés étaient envoyés d'Angleterre INDE, afin d'être tissée avec les fils de bananier, puis teinté par la suite le madras a été fait en coton et importé d’Europe. A distinguer le vrai madras du mouchoir (imitation du madras) tous les deux vendusau carré. Le madras a été utilisé aux Antilles avant l'arrivée des indiens.Il est propre aux Antilles. ![]()
Tissus madras
Période post esclavagiste
C’est la continuation du savoir être et faire des libres de couleur.
Dès l’origine les coiffes sont multiples et originales. Il y a des coiffes confectionnées d’avance et d’autres coiffes qui sont attachées directement sur la tête ( c'est tout un art).
La coiffe qui se nomme madras a un véritable langage qu’il faut savoir décodé (le nombre de pointes
que comporte une coiffe ayant une signification bien précise (cœur à prendre, cœur pris, vous avez des
chances).
Quelques coiffes : La libérale L’indépandante La brisquante La nofrape La voile au vent La zambo (femme qui affiche ses idées en politique) La chaudière ou casserole La tête créole ou tête des cuisinières La tête éventails ![]() La palme revenant à la tête calendée qui se porte aux grandes occasions. Le calendage est un véritable art, la femme qui prépare la tête calendée est dénommée calendeuse, elle travaille avec un madras dont les couleurs sont unies (rose et bleue par exemple)ou un madras à dominante rouge, avec un mélange de gomme arabique et de la peinture jaune qui donne au madras une couleur jaune dominante puis elle le plisse avant d"attacher la tête calendée. ![]() ![]()
La tête zambo
![]()
La robe provient des provinces de FRANCE
Le jupon est fait de dentelle de BRETAGNE
Le foulard est d'origine espagnole
Le madras d'INDE
Les bijoux , les couleurs vives sont l'apport de l'AFRIQUE , L(AMERIQUE , L'ESPAGNE ET LA FRANCE
Bibliographie : Dotha HILDEVERT" les mémoires d'Acacia" : histoire régional guadeloupéen du 17 ème siècle à nos jours
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